L’art d’un Narcissisme positif

Publié le : 16 février 2023
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 Narcisse, c’est la fleur de février

Les arbres sont nus, mais déjà les premières fleurs apparaissent. La vie recommence éternellement semble-t-il .Mais nous changeons ….Comment vivre ces changements ?

C’est une réflexion qui nous anime tous très tôt: dès qu’on prend conscience de soi.
Ouvrons la en atelier d’Art Thérapie avec l’objectif de mieux se connaitre et de devenir la meilleure version de soi, peut être en apaisant des dépendances affectives, des colères irraisonnées, des inquiétudes ordinaires mais gênantes.

Voudriez vous vivre cet atelier? Vous pouvez vous amuser à explorer ce texte pour vous ou pour comprendre les enjeux d’une construction.

Connaissez vous le mythe de Narcisse ?

Narcisse nous parle précisément du changement que le temps opère sur nous, du vieillissement, de la beauté corporelle défunte, de la disparition de nos idéaux ou de nos proches, du dédoublement de nous meme entre ce que nous sommes, ou sommes devenus et la persistance de ce que nous étions et nos ressentis virtuels rattachés à une époque donnée : Vous aussi vous avez 24 ans ? Comme moi ? Ou peut etre avez-vous encore et toujours 10 ans ! « Je sais que ce n’est pas vrai mais j’ai 10 ans »

Cela nous rattache à nous même: c’est à dire à la perte irrévocable de soi-même au profit de soi devenant: Nous sommes toujours en changement et en espérance d’un mieux etre.

Le Narcissisme a été inventé par un Sigmund Freud qui s’était laissé influencer par les représentations de son époque sur les femmes. les femmes de la fin du XIXème siècle sont nombreuses à être folles de la douleur structurelle d’être  dépendantes, privées de liberté, exclues de la vie politique et économique, objectifiées, réduites à des fonctions étriquées de pourvoyeuses de dot, de mère de famille, de maitresse attitrée, d’ouvrière épuisée.. et évaluées dans cette seule dimension de tous les possibles qu’elles pourraient espérer vivre. Elles représentent presque 80% des patients des hospices psychiatriques. A cause de la genèse de ce modèle de narcissisme, le narcissisme est compris souvent comme une sorte d’amour propre un peu poussé, un nombrilisme exagéré, une tendance marquée à l’égocentrisme ou plus littérairement déjà comme un égotisme. Mais ce n’est pas cela.

Mais nous sommes tous vivants et tous nous sommes confrontés à ce que nous avons été, ce que nous sommes, ce que nous aimerions etre.

Vous souvenez-vous du mythe ? Narcisse est aimé mais il repousse Echo … Car décidément, l’amour humain est incomplet et décevant ! Et quand il découvre son reflet dans une source ou, peut etre , parce qu’il avait une sœur jumelle morte, et qu’il y reconnait peut etre cette image de lui-même idéalisée car elle lui manque , elle est ce qui lui manque, elle lui donnerait la complétude  et le rendrait infiniment aimable. De cette altération de la perception du réel, il reste entravé dans sa stérilité entre la vie et la mort… Mais quand il meurt, son corps part en poussière et se détache de son image. Alors il fleurit, une métamorphose s’accomplit, une plante qui porte son nom apparaît, qui évoque la beauté corporelle défunte.

Le narcissisme, concept clé de la psychanalyse a plusieurs formes :

  • le narcissisme primaire qui oblige le sujet à s’aimer « soi d’abord » et qui est nécessaire
  • le narcissisme secondaire, qui s’exprime en plusieurs modalités selon les contextes de vie et qui est encombrant

Le narcissisme primaire

S’aimer est une fonction vitale qui doit avoir une prévalence temporelle et structurelle : je m’aime d’abord moi et avec plus de pertinence que ce que je peux le faire pour les autres, puisque je me connais ou désire me connaitre plus que ce que je ne connais les autres ou suis intéressée à connaitre les autres.

Cette nécessité de la prévalence de soi s’exerce souvent :  ,En avion, on s’équipe soi meme en premier du masque à oxygène avant d’équiper son voisin dans un avion pressurisé. On s’accorde d’abord à soi meme de l’empathie pour pouvoir en offrir durablement aux autres

Cette ordre n’est pas toujours respecté :

On dit des femmes qu’elles deviennent folles en devenant mères alors qu’elles prennent plus soin de l’enfant que d’elle-même, ignorant leurs propres besoins au profit de ceux de l’enfant. L’homme aussi sait avoir une posture oblative.

Le petit enfant aime plus la relation aux autres que lui-même alors qu’ il n’a d’abord pas conscience de lui-même et que la relation lui est essentielle pour se sentir vivre et survivre. C’est pas une validation du milieu pour l’enfant parce qu’il est aimé inconditionnellement.

Pour Lacan, le petit enfant devient conscient de lui-même alors qu’il est au départ tourné vers l’extérieur, à partir de la « phase du miroir ».

C’est à ce moment-là que le parent investit la dimension éducative consciente et qu’il associe l’enfant à son projet éducatif en le faisant collaborer aux soins dont il a besoin jusqu’à l’autonomie adulte.

Plus tard, encore, le thérapeute ou le pédagogue éduque le patient en détresse psychique ou l’élève en recherche de capabilité à s’aimer en pleine conscience.

On prévient le Burn out en soutenant la légitimité du patient à s’aimer lui-même plus que le retour sur l’engagement professionnel. Cela lui permet de ne pas se donner en entier et ne pas s’épuiser dans la réalisation des injonctions contraignantes du manager, qui peut etre une image rémanente de la mère lorsqu’il exige à répétition : fais-moi plaisir, fais des efforts , sois fort, sois parfait, dépêche-toi. …

Le narcissisme primaire est reconnue comme déterminant dans la cohésion de la personnalité et l’investissement libidinal (c’est-à-dire des désirs de réalisation)  qui sont l’origine du « Moi » : qui je suis , ce que je sais faire, ce que sont mes valeurs et mes désirs  … la dimension narcissique fondamentale se construit , savez-vous comment ? , dans l’aspect symbolique et imaginaire du discours et dans la prévalence du désir de la mère…

« La compréhension , la perception, l’investissement du moi persistent et se comportent envers les investissements d’objet , de projets, de relations comme le corps d’un animalcule protoplasmique envers les pseudopodes qu’il a émis. » (Karl-Leo Schwering, cahiers de psychologie clinique 2011)

Être narcissique peut être un trait de personnalité, qui permet d’augmenter la confiance en soi. Tout le monde est narcissique à des degrés divers.

 

Atelier D’art Thérapie

Dessinez cet « animalcule protoplasmique  » (amusez vous! Ce serait une sorte d’animal augmenté de tout ce qui compte pour vous..comme les ciseaux ‘Edwards aux mains d’argent.)  et les pseudopodes (sortes de pieds) qui sont tous vos objets de désir, tous les lieux d’investissement de votre énergie sexuelle ou relationnelle vers les autres ou dévolue à vous-même.

Le narcissisme secondaire

Le trouble narcissisme est une ligne de développement essentiellement entravée par un milieu familial manquant de sensibilité envers les besoins affectifs réels de l’enfant. Il peut aussi se révéler ou s’exacerber tardivement quand le milieu de développement professionnel, par exemple dans un management par objectif, n’a aucun intérêt envers les besoins de ses acteurs ou de ses équipes, le trouble embryonnaire peut alors devenir plus prégnant et plus constant, plus problématique.

Le narcissisme secondaire oblige à une régression du sujet dans des troubles psychiques qui sont douleurs conscientes ou inconscientes parce la mort y est toujours présente, sous la forme d’une perception d’une finitude ou d’une disparition symbolique menaçante : on pourrait ne pas apprécier ma valeur, ne pas me reconnaitre, ne pas me voir, ne pas trouver que je suis aussi jolie que ma sœur, me reprendre mon rôle, mes responsabilités

Le narcissisme secondaire est un trouble systémique qui ne vient pas seulement d’un abus extérieur mais d’une répétition qui peut répondre à des failles structurelles du moi , une atteinte du Moi-peau : Mon moi idéal n’est plus parfaitement animé en moi, MAIS je le cherche dans le  miroir du regard des autres.

Ce MAIS m’extrait de la vie et de la pleine conscience de vivre dans l’instant présent et oblige à vivre en marge de la vie : on n’est plus dans la vie ( personne réelle avec des ressentis réels …) MAIS on ne fait plus qu’observer si on se PERçOIT « ok » dans le regard des autres : meme pas une image virtuelle mais un fantasme effrayant d’un idéal jamais atteint, une douleur incompressible.

C’est le narcissisme qui vient obturer le moi réel , qui EST  et que je peux SENTIR, ressentir expérimenter, en cherchant à répondre à la question « qui suis-je ? » . Cette question adressée à l’Autre dans le stade du miroir est une question prise dans le langage , la culture et les signifiants qui précèdent l’existence même du sujet qui la pose.

La personne souffrant de narcissisme ne SAIT pas suffisamment qui il est mais il cherche à CONSTRUIRE ce qu’il est au travers de la valeur qu’il s’accorde ou qui lui est accordée (dans un système de valeurs sociétales qu’il a adopté pour se faciliter l’évaluation de son existence, avoir des marqueurs tangibles de son ETRE et qu’éventuellement il partage).

Cette pulsion narcissique secondaire se joue dans ce que le sujet comprend de ce qui se joue dans les interactions aux autres. Il y plante les 5 piliers des douleurs du narcissisme.

1.      le retrait libidinal :

le sujet atteint d’un trouble narcissique dans la modalité de retrait libidinal n’a plus envie de ce qu’il croit qu’il ne pourrait pas faire. Par cette stratégie d’évitement, il s’assure de ne jamais être en situation de constater qu’il est susceptible d’échouer. C’est un retrait qui le met en sécurité.

2.      le dédoublement

Le dédoublement est un mouvement de réciprocité, voir/etre vu ; regarder/etre regardé : L’éprouvé , le ressenti dominant est celui de la satisfaction scopique par le fait d’etre vu : il faut séduire, se trouver beau , valable , reconnu dans le regard de l’autre , obtenir des postes valorisants, etre dans un statut social reconnu (marié, parent, propriétaire foncier, employé en CDI, collectionneur de likes sur les publications-traces de ses performances valorisantes sur les réseaux sociaux  etc)

Atelier d’art thérapie
Dessinez :

Comment je peux vivre en dehors de ce besoin du regard des autres, dans la plénitude de mon intériorité – c’est un moment aveugle , je me sens comment , intimement en moi , dans les meilleurs moments de moi?

3.      l’idéalisation,

La personne souffrant d’un trouble narcissique a, essentiellement, du fait de l’absence d’intégration de la valorisation de la pulsion narcissique primaire en lui, c’est-à-dire de l’absence de perception de soi, un sentiment de solitude. Il associe souvent à ce sentiment l’impression d’être unique et éventuellement incompris.

Elle se croit spéciale et estime qu’elle doit par conséquent ignorer les personnes qui ne pourraient pas la comprendre. Elle estime aussi ne pas devoir expliquer son point de vue à des personnes qu’elle juge incapable d’accéder à ses pensées. Elle peut etre très superficielle avec toute personne qui n’a pas été élue digne. Avec ces personnes, jugées dignes, spéciales, haut-placées, elle pourra alors chercher à communiquer avec une grande attente de connivence mais pourtant quelques-unes de ces caractéristiques dans les modalités de communication :

  • un besoin exagéré et quelquefois constant d’être aimé et admiré :
  • le sentiment que les autres l’envient
  • le sentiment que tout lui est dû.
  • une obsession pour la recherche de résultats et ses attributs : le pouvoir, le succès et la beauté
  • un manque d’empathie : le narcissique ne voit que lui et ne peut donc pas s’intéresser aux besoins et aux sentiments des autres ;
  • Le narcissique est comme en apnée quand il n’est pas sous le regard émerveillé et dépendant des autres et dans ces moments-là , toujours , il ne peut se soucier des autres,
  • Le narcissique fait semblant de ne pas avoir besoin de tout ça ce serait une faiblesse : de l’arrogance et une attitude hautaine : La personne souffrant de trouble narcissique ne peut pas même reconnaitre son besoin  narcissique primaire et moins encore son trouble narcissique secondaire.
  • dans cette dualité, il va mettre des masques, manipuler les autres pour arriver à ses fins sans que ses faiblesses et ses dépendances se voient ;

4.      La double entrave

Ce narcissisme est une réaction à un risque concernant la viabilité du sujet. Le sujet préfère l’arrêt du développement plutôt qu’avancer seul en terre inconnue sans que ses tuteurs ne manifestent de l’empathie et ne s’inquiètent de ses besoins essentiels.

Elle affecte fréquemment les adolescents et s’observe chez l’adulte comme un signe précurseur de Burn out.

On la reconnait à ce que le sujet ressent une violence interne accrue et s’exprime avec une  agressivité handicapante de la relation et une inhibition de l’écoute active : comme un soliloque.

Le sujet ressent :

  • Dans une dynamique constructrice :
    • la nécessité d’une autorité spécifique dans les relations ou les projets professionnels
  • Dans une dynamique destructrice :
    • le narcissisme négatif[1] s’anime de pulsions de vie et de mort  qui se désunissent pour agir en mode  inconsciemment masochistes: le patient agit à l’encontre de son bien etre et de ses besoins profonds : En niant ses besoins là , c’est une façon de reconnaitre ces besoins dans le manque.
    • Il convoite la douleur de la confusion, de la peur, de l’échec ou de la solitude ultime. C’est, de façon plus ou moins radicale et envahissante,  une façon de mettre au premier plan la destructivité, l’inexistence, l’anesthésie, le rien, la nullité que le narcissique masochiste ressent au plan de l’affect et des représentations. … On reconnait ces personnes à la façon dont ils vivent ces moments avec des colères profondes, des excès, défaut, le « trop » et le « pas assez ».

5.      l’oscillation métaphoro-métonymique.

Le trouble de la personnalité narcissique est caractérisé par un sentiment constant de supériorité (mégalomanie), un besoin d’être admiré et un manque d’empathie.

Les personnes atteintes du trouble de la personnalité narcissique surestiment leurs capacités, exagèrent leurs accomplissements et ont tendance à sous-estimer les capacités des autres.

Le diagnostic du trouble de la personnalité narcissique repose sur des symptômes caractéristiques présentés par la personne, tels qu’un sens exagéré et non fondé de l’importance et de ses talents, un besoin d’être admirée sans réserve et un sentiment que tout lui est dû.

Tous narcissiques !

Une psychothérapie axée sur les conflits sous-jacents peut être utile.

Les troubles de la personnalité sont caractérisés par des schémas omniprésents et persistants de pensées, de perception, de réaction et de relations qui entraînent une souffrance importante pour la personne et/ou nuisent considérablement à sa capacité à fonctionner.

Pour aider le narcisse en nous (et en l’autre) :

Réinvestir la narcissisme primaire

L’enjeu de la construction du narcissisme primaire est très fort car il est essentiel à la stabilité émotionnelle : elle passe par l’intégration de la reconnaissance / appréciations des parents, pour se sentir exister tout seul. Les parents ont le rôle d’accompagner cet âge en étant généreux en signaux d’observation de ce que fait l’enfant (de positif) : Bonjour + prénom (pour qu’il se reconnaisse) . As tu bien dormi? Ah! bien . tu es contente? tu te sens en forme?  as tu des projets pour aujourd’hui? Ah, et avec qui et c’est intéressant pourquoi? Oh, c’est intéressant que tu t’intéresses à ça. Explique moi pourquoi ça t’intéresse etc toutes questions sur les faits de sa vie, ses émotions et ses besoins  …

Il est essentiel de communiquer avec son enfant, ou ses élèves ou son compagnon de vie, ou toute personne par des questions qui prennent le temps et ne sautent pas brutalement de « bon alors tu en es où? » à  « c’est quoi le pb », puis « tu vas faire quoi » et en interrogeant seulement les manques et les stratégies et en faisant silence sur les émotions et les besoins de la personne avec un accueil très empathique sur la réalité de ce qui s’éprouve dans l’intimité de la personne.

Offrir de l’empathie

Au quotidien, juste pour une question d’équilibre de vie, à moi-même, j’offre de l’empathie : « en vérité, qu’est-ce que je ressens ? quels sont mes besoins ? ai-je besoin réellement de disqualifier les autres pour m’apaiser … Et à tous les autres, j’en offre aussi : « en vérité, qu’est-ce que tu ressens ? quels sont tes besoins ? Je sens que tu sens … ,

 Dire stop :

A moi-même : “J’aimerais que tu arrêtes de parler de mon moi /idéal pour que je puisse discuter de ce qui préoccupe mon moi réel, ou me réjouit en ce moment.

A l’autre : « J’aimerais que tu arrêtes de parler tout seul de tes points de vue, pour que nous puissions discuter ensemble de ce qui nous préoccupe ou nous réjouit réellement en ce moment.

Offrir de l’humour (et de la confusion hypnotique)

Cette conversation est un échange”, “Tu ne fais que dénigrer les autres, mais sont-ils , suis-je aussi incompétents que tu le dis ? Peut-être arrivent-ils à faire des choses que toi tu es incapable de faire…” et tu aimerais que ce soit une surprise pour toi ? // Peux-tu reconnaitre cela, maintenant ou dans un moment ? Peut etre souhaites tu reconnaitre cela avant qu’ils ne trouvent eux aussi la nécessité de te dénigrer intérieurement … puisque tu sais que ton moi idéal n’est vraiment qu’idéal et qu’il n’as jamais rien fait d’aussi idéal que ce qu’il se représente qu’il est capable de faire)
dès que tu sera prêt à te réveiller de ce monologue négatif, tu pourras prendre une grande respiration entièrement automatique et à nouveau nous pourrons parler ensemble en direction d’un objectif positif.

 

Atelier d’art thérapie
Dessinez :

Tous narcissiques !

Nous avons en nous des parts qui ont pu etre exilées, et manquer de narcissisme primaire. Elles ne peuvent plus se connecter  avec les autres parts et pour se reconnecter, elles ont besoin de reconnaissance et d’etre valorisées.

Dessinez comment vous allez leur donner de l’empathie : regardez-les, elles ont le droit de souffrir , et de demander consolation.

Quelle part sera tolérante avec quelles autres parts exilées ? Félicitez, valorisez cette part et ce qu’elle vous a permis.

Offrez lui d’aimer son narcissisme primaire ou meme ses narcissismes secondaires, tous troubles vivables, plutôt que souffrir ou faire souffrir pour défendre que l’information qui manque aux autres (vous êtes unique) leur parvienne au travers de la pire expérience qui soit, car il serait pire de rester en mémoire dans la pire image que vous avez de vous-même que de disparaitre des mémoires.

 

[1] selon Rosenfeld (1964, 1965, 1971)

[2] (Kernberg (1976)