Le vrai problème que masquent vos angoisses…
Avez-vous déjà remarqué qu’être calme et détendu(e) vous met étrangement mal à l’aise ? Et si votre plus grand problème n’était pas celui que vous pensiez ?
Quand se détendre devient angoissant: Le paradoxe de la thérapie
Dans mon atelier, j’observe souvent ce phénomène fascinant : des personnes consultent pour apprendre à se détendre, à moins stresser, à réduire leur anxiété… mais lorsqu’elles commencent à y parvenir, une nouvelle inquiétude surgit. Comme si la détente elle-même représentait une menace.
Ce paradoxe révèle quelque chose de profond : le problème présenté n’est souvent que la surface d’un enjeu beaucoup plus fondamental. C’est ce que j’appelle « le problème sous le problème ».
Un des moments clefs de la thérapie MOSAIC est ce moment où nous explorons ensemble le problème sous le problème.
Je souhaite partager avec vous un dialogue thérapeutique particulièrement révélateur avec une patiente que nous appellerons Mylaine. Ce dialogue illustre parfaitement comment une approche sensorielle directe, plutôt qu’intellectuelle, permet d’accéder rapidement au cœur du problème.
Un dialogue révélateur : Trouver le vrai problème
Thérapeute : En quoi est-ce un problème pour vous de vous sentir tranquille et détendue ?
Mylaine : Je vais moins exister.
Thérapeute : C’est sûr, tu es moins un moulin à vent… En quoi c’est un problème pour toi de moins exister ?
Mylaine : (hésitation) C’est dur de trouver.
Thérapeute : Ne réponds pas avec ta tête.
Mylaine : On se sent vide, et seule.
Thérapeute : En quoi c’est un problème pour toi de te sentir vide et seule ?
Mylaine : C’est peut-être en relation avec la mort, je ne sais pas.
Thérapeute : En quoi c’est un problème d’être morte ?
Mylaine : De ne plus être avec les gens, de ne plus voir personne, de laisser les gens dans la tristesse.
Thérapeute : Et donc tu veux être vivante ?
Mylaine : Oui.
Au-delà des apparences : L’émotion cachée
Ce dialogue continue et révèle progressivement des couches plus profondes :
Mylaine disait que le problème d’être morte est qu’on n’est plus avec les gens, et on ne partage pas ls émotions. Je ne voudrais pas manquer une piste à suivre, je continue l’explicitation sensorielle:
Thérapeute : Donc, tu disais que la mort c’est ne pas voir « les gens ». En quoi c’est un problème de ne pas voir les gens?
Mylaine: On ne peut pas montrer les émotions.
Thérapeute: En quoi c’est un problème pour toi de ne pas montrer tes émotions ?
Mylaine : Pour que je puisse tenir debout… Je suis plus dans les émotions négatives que dans les émotions positives, donc peut-être que les émotions négatives sont plus dures à accepter que les positives.
Thérapeute : En quoi c’est un problème pour toi d’accepter les émotions négatives ?
Mylaine : Parce que j’ai envie de pas de prise de tête, j’ai envie de mettre mon cerveau sur off, il est toujours en train de réfléchir.
Thérapeute : Tu réfléchis parce que tu n’acceptes pas?
Mylaine : Non, je cherche des solutions tout le temps.
La Charge Mentale Épuisante : Quand la Solution Devient le Problème
Voici la révélation cruciale :
Thérapeute : En quoi c’est un problème pour toi de chercher des solutions pour ne pas être qui tu es ? Si tu es triste, tu peux accepter la tristesse. « Bonjour tristesse » dit Françoise Sagan. Tu peux être vraie.
Mylaine : Parce que ça me bouffe la vie, ça m’occupe 70% de mon cerveau. Je cherche des parades, je cherche le meilleur et j’y passe du temps, et c’est un temps que je n’ai pas pour vivre moi. Ça me prend de la charge mentale.
Thérapeute : En quoi c’est un problème pour toi de te bouffer la vie ?
Mylaine : J’ai pas de plaisirs.
Thérapeute : En quoi c’est un problème pour toi de sentir que tu n’as pas de plaisir dans la vie ?
Mylaine : Je ne me sens pas vivante.
Thérapeute : Et toi, tu veux être vivante ?
Mylaine : Oui.
Comment ça marche? : La puissance des questions sensorielles
Ce dialogue peut sembler simple, voire répétitif, mais il illustre une technique thérapeutique profonde : l’exploration sensorielle du problème sous le problème.
Remarquez comment les questions reviennent toujours à la sensation corporelle : « En quoi c’est un problème pour toi, dans ton corps…? » Cette approche contourne les défenses intellectuelles et permet d’accéder aux véritables enjeux émotionnels.
En quelques minutes, nous sommes passés de « je veux me détendre » à une révélation profonde : cette personne se sent non vivante à cause de sa charge mentale permanente, elle-même résultant de sa difficulté à accepter ses émotions négatives.
Les 5 vérités cachées derrière l’hypervigilance et le surcontrôle
Ce dialogue révèle des dynamiques que je retrouve chez de nombreux patients souffrant d’hypervigilance, d’anxiété chronique ou de burnout parental :
- La peur d’exister moins : Paradoxalement, l’agitation mentale et l’hypervigilance donnent une sensation d’existence intense, bien que douloureuse.
- La peur du vide : Le calme est associé à un vide effrayant, souvent lié à des expériences précoces de solitude émotionnelle.
- L’évitement des émotions négatives : Les stratégies de contrôle servent souvent à éviter de ressentir des émotions jugées inacceptables.
- La charge mentale auto-imposée : La recherche constante de solutions parfaites devient elle-même le problème, consommant l’énergie vitale.
- Le manque de présence à soi : Le temps mental consacré à contrôler l’extérieur est du temps volé à l’expérience directe de la vie.
Comment retrouver votre vitalité en 3 étapes simples
Si vous vous reconnaissez dans cette dynamique, voici trois étapes pour commencer à transformer ce schéma :
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Pratiquez l’auto-observation sans jugement
Commencez par simplement observer votre tendance à vouloir contrôler ou à suranalyser. Notez quand cela se produit, sans essayer immédiatement de changer.
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Accueillez vos émotions « négatives »
Expérimentez avec l’idée d’accueillir vos émotions difficiles plutôt que de les combattre. Dites-leur bonjour : « Ah, te voilà, tristesse » ou « Je te vois, peur ».
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Créez des moments de « non-faire »
Instaurez dans votre journée des moments courts (2-3 minutes) où vous vous donnez la permission de ne rien faire, de ne rien résoudre, de simplement être.
Témoignage d’une transformation
Mylaine, après plusieurs séances suivant cette approche, partage :
« Je réalise maintenant que toute ma vie, j’ai été en guerre contre mes émotions. Je pensais que mon problème était de ne pas savoir me calmer, alors que mon vrai problème était d’avoir peur du calme lui-même ! Aujourd’hui, j’apprends à accueillir mes tristesses et mes peurs. Paradoxalement, c’est en arrêtant de chercher des solutions à tout prix que je trouve plus de paix. »
La vraie vie est là, juste là
Le chemin vers une vie plus légère et plus authentique commence souvent par cette question apparemment simple : en quoi est-ce un problème pour vous d’aller bien ?
La réponse pourrait vous surprendre et vous ouvrir la porte vers votre vraie vie – celle où vous n’êtes plus constamment en train de contrôler, de vous surveiller, de vous juger, mais simplement en train de vivre, pleinement présent(e) à l’expérience d’être humain(e).
Vous reconnaissez-vous dans cette dynamique ? Partagez votre expérience en commentaire ou contactez-moi pour explorer ce que pourrait être votre « problème sous le problème ».
Dr. Sandrine de Monsabert est psychopraticienne spécialisée dans le traitement des troubles anxieux et traumatiques. Elle vous propose de vivre une transfiguration de vos difficultés avec la méthode MOSAIC®, une approche intégrative qui combine neurosciences, thérapie sensorielle et psychologie des profondeurs.

