Les rôles de chacun dans la famille.
Devenir parent fonde la famille. Cela fait surgir des rôles pour chacun des membres de la famille: les rôles du parent contribuent de façon essentielle au bien être de la famille et au développement de l’enfant.
Le premier rôle du parent
est de désirer l’enfant, et/ou de préparer sa venue. Si l’enfant n’est pas désiré ou survient sans s’annoncer, (déni de grossesse), le rôle de la formation du désir et de la préparation de sa venue peut se vivre après l’arrivée de l’enfant.
Ce rôle transforme le cœur du parent et permet aux parents et à l’enfant de se coordonner, de communiquer de façon implicite par empathie.
Les autres rôles du parent sont
- d’aimer de façon inconditionnelle, et donc de s’adapter aux besoins de l’enfant (en s’intéresserant à lui, à sa vie intime et sa vie sociale)
- différer le temps de l’adaptation parentale, signifier les contraintes de la réalité, pour lui permettre de faire l’expérience de la frustration, de se confronter à la nécessité de devoir s’adapter … jusqu’à la colère de l’enfant qui manifeste l’angoisse d’une rupture de conntinuité dans son environnement familial protecteur, où il devra passer au rôle complémentaire du consolateur.
- apaiser les colères de l’enfant en le rasssurant sur la permanence de l’amour parental et des soins associés..
- lui permettre d’inventer des solutions à des situations, d’avoir l’initiative afin de pouvoir dire « je ».
- de guider , essentiellement en montrant l’exemple (y compris celui du désir de temps partagés, du respect mutuel, de l’intérêt mutuel, de la la protection mutuelle…) . On se surveillera en évitant de guider en donnant seulement des conseils (ainsi que je le fais ici) mais en s’engageant véritablement par l’exemple incarné. (voir les exemples ci dessous)
- de veiller et donc de fournir confiance et sécurité à l’enfant, (et à l’occasion, faire signe de là où sont les limites pour se tenir en sécurité) qui lui permettra d’oser une une vie bruissante d’activités.
- d’apporter toute nourriture à l’enfant : affective, physiologique, psychique, intellectuelle par des soins appropriés. ( y compris en s’étonnant, jouant, marchant, se promenant, lisant et toute autre activité éducative ou pédagogique avec l’enfant)
- de s’émerveiller devant la grâce de l’enfant, patienter devant leurs immaturités
- de s’entretenir et entretenir sa patience, sa disponibilité
- de prendre du plaisir dans ses rôles de parent, et éventuellement de s’informer ou se former pour les assumer au mieux si l’exemple familial n’a pas suffit à lui apporter les modèles originaux dont il veut nourrir son Art familial.
Les rôles de la famille sont
- de fournir un cadre culturel,
- de fournir un groupe d’appartenance
- d’entretenir les souvenirs
- de légitimer les projets collectifs
Les rôles des enfants sont
- d’aimer,
- d’avoir confiance en lui et d’oser
- de grandir affectivement, psychiquement, physiquement, intellectuellement et donc d’accepter de participer aux activités proposées pour soutenir cette croissance : moments de solitude et de tendresse alternés, engagement dans la relation à l’autre, exercices physique, curiosité… Cela passera par la recherche d’autodétermination qui pourra se produire à contretemps de la disponibilité du parent, surprendre et produire de l’affrontement… On pourra alors cadrer l’enfant en précisant les limites des rôles respectifs, à ce moment là de la vie de l’enfant
- d’apprendre (par le jeu, la curiosité, l’engagement… )
- de prendre du plaisir dans ses rôles d’enfant
- accepter de patauger, pendant les périodes de changement (adolescence, puberté
- découvrir et s’investir dans sa maturité en motricité, psychique, affective et sexuelle
Les rôles des grands parents et autres proches sont
- d’aimer … et tous les rôles des parents vis à vis de leurs enfants
- de s’émerveiller de la grâce des petits enfants
- de donner l’exemple
-
de donner le meilleur de soi, pour que chacun des autres, quelquefois soumis à des rythmes trop exigeants, puissent, être soulagés de certains rôles et continuer à donner le meilleur de lui même là où il ne peut être remplacé
… Peut être aurez vous envie de discuter de cette liste. Avez vous une autre vision de vos rôles de parents ou d’enfants?
Cette liste a été réalisée avec un groupe de parents et grands parents lors d’un atelier thématiques « Les rôles de chacun en famille ». Vous pouvez solliciter un autre atelier avec des amis, si vous voulez en parler et y réfléchir
Noter : qu’il n’y a pas le rôle de gronder, ni de juger , condamner, faire culpabiliser, punir etc. En effet, normalement le langage et l’exemple suffisent pour poser des limites, montrer les chemins
Les rôles fonctionnels
Les rôles fonctionnels sont une façon de délimiter et décrire l’ensemble des tâches logistiques ou missions relationnelles d’une famille, permettent de donner à une organisation une dimension « institutionnelle » qui diminue la violence interpersonnelle.
En effet chaque rôle s’impose de lui même par ses 3 caractéristiques : sa raison d’être (sil n’y en a pas ou plus, le rôle n’existe pas ou disparaît), les compétences nécessaires pour l’assumer (on ne peut revendiquer le rôle que si on a ces compétences ou qu’on est décidé à les développer) , et les services rendus
Exemple : le rôle d’un parent est de préparer le repas qui régalera tout le monde. Le rôle des autres de la famille est non pas de manger mais de se régaler et de le faire savoir, avec reconnaissance.
Exemple : (vécu) le rôle de ma petite fille est d’apprendre la propreté et de se soulager sur son pot… Mais si, en suivant, très fière elle veut aussi vider son pot, je lui explique que, décidément pas, c’est le rôle des parents de vider le pot… et de féliciter, c’est le rôle des petits enfants d’être très fier et de venir chercher un câlin de récompense. Ce qui produit un tout autre effet que les fois précédentes quand on lui disait, que non, elle ne touche pas son pot, c’est interdit (par l’adulte donc).
La répartition des rôles en fonction des compétences reconnus de chacun produit un droit à agir, chacun dans son domaine.
Et comme attribution des rôles = compétences+ reconnaissance des compétences + droit à agir = capabilité , le fait de poser des limites n’est plus une restriction de libertés, mais la production d’un système vertueux où chacun gagne de la capabilité et donc un sentiment d’auto efficacité et par conséquence encore, un sentiment de confiance en soi et dans les autres.
Autre intérêt des rôles, on peut les déléguer : pour les vacances, je propose souvent qu’on fasse tourner les rôles et qu’on en invente d’autres qui n’ont pas de raison d’être pendant l’année, parce qu’on est pas tous ensemble toute la journée à la maison mais qui prennent tout leur sens en vacances:
Rôles des vacances : préparer les repas, rangement des pièces à vivre, nettoyage des sols, vider les poubelles, créer l’ambiance par de la musique, des bougies, des chants, des jeux de société, proposer des ballades accessibles à tous les âges, aider les plus jeunes à faire ses devoirs de vacances, bercer le bébé, faire la sieste…. chacun choisit son rôle. On a le droit de demander à n’en faire aucun, mais personne ne demande ce droit, ce serait difficile à assumer au regard des autres, et au contraire chacun a à cœur de tenir autant de rôle que possible en fonction de ses compétences car alors les services rendus sont bien identifiés et la gratitude débordante.