L’enfant apprend à parler d’abord pour dire ce qu’il ressent…
Il est utile de s’en souvenir car ce sera une voie pour retrouver le chemin de nos émotions quand elles sont enfouies ou contrariées.

L’enfant apprend ensuite à taire ses émotions. Qui n’a pas dit à un enfant, « fais des efforts » pour qu’il continue alors qu’il est fatigué, « sois fort » alors qu’il se sent tout petit, « sois sage » ou « fais moi plaisir » pour le faire opérer une action à laquelle il ne voulait pas participer… « J’ai froid, fais moi plaisir, couvre toi » est un raccourci de « J’ai froid, il faut être pragmatique, c’est pas que je suis malade c’est que le soir tombe et que nous sommes à l’ombre… mon enfant est trop occupé pour le sentir, je vais l’informer : « il fait froid. » Et je vais assumer ma responsabilité et user de mon autorité légitime du responsable de l’enfant: Tu n’es pas couvert, il faut se couvrir, couvre toi. »..

C’est long, les parents ont des raccourcis nécessaires, des injonctions contraignantes qui heurtent l’intelligence émotionnelle de l’enfant et le mettent sous tension. Ce n’est pas dramatique ni définitif. En contrepartie de ces ratés inévitables, il est bon de prendre soin, à d’autres moments de l’intelligence émotionnelle de chacun dans la famille.  

L’éducation du parent doit permettre à l’enfant de prendre en compte ses propres émotions. L’éducation doit aussi apprendre à l’enfant à prendre de la distance avec ses émotions… C’est un vrai chantier, passionnant et bénéfique car quand on sait aider son enfant, on sait aussi mieux reconnaître notre propre intelligence émotionnelle.